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Éducation à l’IA : 3 Étapes pour Accompagner ses Enfants

Un jouet-robot métallique vintage se tient avec une craie à la main, devant un tableau d'école sur lequel est inscrit : "éducation intelligence artificielle".

Chers parents issus de l’ère préinternet. Vous avez grandi avec une représentation du futur, façonnée par des œuvres d’anticipation telles que Robocop, Matrix, A.I. ou I Robot. Dans ces univers, les machines pensantes côtoient l’humanité pour le meilleur ou… le pire. Ces projections ont aiguisé votre méfiance envers l’essor des intelligences artificielles (IA). Ce « monde de demain » de notre enfance existe désormais. Nous sommes passés du fictionnel « HAL, ouvre la porte !* », au factuel « Alexa, lance ma playlist  ! ». L’inquiétude monte quand ces assistances cognitives s’immiscent dans le quotidien de vos progénitures. Se soucier de leur sécurité et de leur bien-être dans un univers numérique en constante évolution est sain. Mais, devant l’inexorable développement de ces nouveaux outils, nous devrions considérer le profit à tirer de leur usage. Comment accompagner les jeunes dans une éducation à l’intelligence artificielle ? Quelle approche adopter pour encadrer son utilisation dans leur vie scolaire ? Dans cet article, généré par des neurones biologiques, je vous apporte un éclairage en 3 étapes et quelques conseils.

Étape 1 : comprendre l’intelligence artificielle

"L'intelligence est la capacité à s'adapter au changement." Stephen Hawkin

Appropriez-vous le sujet en douceur. De quoi parle t’on ? Quels sont ses limites et ses enjeux ?

« Dis-moi Jamy : c’est quoi l’IA ? »

Le Parlement européen définit l’intelligence artificielle comme la « possibilité, pour une machine, de reproduire des comportements liés aux humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité ». Des circuits électroniques qui imitent le cogito des mortels ! Pourtant, aucun cerveau n’anime cette « technologie personnifiée ». Ce qui produit l’illusion que les IA réfléchissent à notre façon, ce sont les algorithmes. Grâce à ces programmes complexes, elles analysent des données existantes, y repèrent des schémas de probabilités et résolvent les problèmes qu’on leur soumet. Leur force réside dans leur potentiel d’enrichissement autonome qu’elles améliorent à mesure de nos interactions. Cette faculté s’appelle le machine learning. Épatant, non ?

L’automatisation cognitive est imbriquée à l’informatique. On la présente comme la prochaine grande avancée de ce domaine dont dépend tant notre époque. Ces faits lui confèrent l’image populaire d’une technologie futuriste, propre au XXIe siècle. En réalité, son origine remonte aux années 50 du précédent millénaire ! Les premiers travaux significatifs dans ce champ d’études sont attribués à Alan Turing. Auteur d’un test célèbre qui porte son nom, le mathématicien tentait de démontrer qu’un ordinateur avait la capacité de penser de la même manière qu’un humain. Après quelques années de « Recherche et Développement », l’évolution des puissances de calcul et des supports numériques permet à l’IA d’incarner notre écosystème digital usuel. Elle se tient « à portée de doigt », prête à toute interaction. La véritable révolution réside dans son accessibilité.

Car l’IA n’est pas un hologramme de circuit électronique qui se dessine au centre de l’espace du labo futuriste d’un savant fou. Elle est présente à la maison, au bureau, à l’école sous forme d’objets ou d’applications qui facilitent notre vie. Le dernier exemple en date est ChatGPT. Ce logiciel, créé par la société américaine OpenAI, appartient à la famille des IA génératives. Elle produit du texte pour répondre à nos questions, et converser, tel un oracle. L’effervescence qui a entouré la sortie grand public de l’outil a poussé son nom aux oreilles du monde entier. Comme La Macarena dans les années 90 : difficile d’y échapper… « Hey ! Voilà l’IA ! ».

Une femme prend un air agréablement surpris en lisant un livre traitant de l'IA.
Informez-vous pour mieux accompagner vos enfants sur l’AI
(Image générée par IA sur PlaygroundAI)

Enseignement scolaire par l’IA : de quoi a-t-on la trouille ?

Le rôle de parent implique d’observer avec prudence ce qui concerne nos enfants. À l’heure où nous devons leur justifier les conséquences climatiques de la révolution industrielle, accueillir une nouvelle forme de progrès en lui portant un œil critique est légitime. Considérer ainsi les IA soulève une inquiétude de ses effets sur : 

  • Le développement et la santé mentale des jeunes. En limitant l’effort de réflexion spontanée, les expériences immersives générées par l’IA pourraient produire une addiction préjudiciable.
  • Le futur du travail. L’automatisation de nombreuses tâches pourrait conduire au chômage et à des problèmes économiques. La peur de l’impact de l’IA sur l’emploi est forte.

Mais, nous manquons de recul et ces craintes se focalisent sur des projections non mesurables dans l’immédiat. Dans son « Guide sur l’IA à l’intention des parents », l’UNICEF souligne l’existence de trois enjeux effectifs :

  • Les biais. L’IA peut donner des résultats partiaux, discriminants et injustes en raison des a priori des programmeurs et des erreurs de conception.
  • La sécurité. Mal pensée ou utilisée à tort, elle peut entraîner des risques pour la vie privée et la sûreté.
  • Le profilage et tromperie. Les réponses basées sur des recommandations personnalisées peuvent renforcer les préjugés et propager des contenus nuisibles ou inappropriés.

Selon une enquête Odoxa de 2023, 67 % des Français considèrent les IA avec méfiance et 70 % perçoivent les « super-robots bavards » comme un danger pour l’éducation. Si ces chiffres expriment une désapprobation massive, donnent-ils suffisamment de poids à l’opinion collective pour conduire à leur interdiction ? Vous l’aurez deviné : non ! Les perspectives d’évolutions qu’elles offrent rendent illusoire toute prohibition.


💡 Accompagnez aussi vos ados en les aidant à trouver leurs valeurs.


Les grands pouvoirs de l’IA impliquent… de gros investissements

Comment l’intelligence artificielle peut-elle changer l’éducation ? Les essais pilotes menés dans les établissements primaires, secondaires et supérieurs, ont donné des résultats encourageants. Dorénavant, les autorités perçoivent l’IA comme une solution d’avenir. Le smart learning (tutorat intelligent), l’apprentissage adaptatif ou les outils de suivi de progrès améliorent les processus didactiques et soutiennent les étudiants dans leurs parcours. L’IA dans l’éducation, c’est la promesse d’un vent de modernisation sur la pédagogie traditionnelle.

Cette réforme plane dans l’air mondial depuis la conférence internationale sur l’intelligence artificielle et l’éducation de 2019. Ses membres ont adopté 44 préconisations, toutes recensées dans le consensus de Beijing. Cette publication incite de nombreux pays à refondre leurs politiques publiques d’enseignement en y planifiant et en encadrant l’intégration de l’IA. La question concerne le futur des générations, mais aussi la compétitivité, l’innovation, le développement économique des États et, vu l’importance tactique du domaine, leur souveraineté.

En France, la stratégie nationale d’intelligence artificielle (SNIA) engage 2,2 milliards d’euros dans ce levier majeur de croissance et d’emploi. L’objectif est de se placer parmi les leaders mondiaux de l’IA. Une partie de ce portefeuille est dédiée à l’éducation. L’amélioration de l’offre de formation à l’intelligence artificielle dans l’enseignement supérieur est en première ligne. On envisage le retour sur investissement pour l’horizon 2030, quand la jeunesse actuelle aura intégré la population active. Pour en réguler les usages, l’Union européenne devrait avoir concrétisé, d’ici fin 2023, la première législation internationale qui assurera un encadrement juridique indispensable.

Étape 2 : reconsidérer la portée de l’informatique cognitive sur l’école 

"L'ère de l'I.A. a débuté" - Bill Gates

La peur se base, soit sur l’expérience, soit sur les biais de perception d’un concept. Afin de désamorcer votre inquiétude et déconstruire l’aspect technique du sujet, commencez par lui porter un nouveau regard.

Idées reçues sur l’IA : désacralisez le mythe !

Si Bill (le gars qui a prédit la pandémie) le dit… alors, inutile de l’ignorer. Acceptons de vivre avec, apprenons à l’apprécier. L’IA est un progrès inévitable, mais n’y voyez pas le diable ! Faites face à la question et démystifiez les préjugés :

« L’IA va tous nous supplanter et anéantir l’humanité ! Aaaaaaah ! »

Dénuée de conscience et de volonté propres, elle ne porte aucune ambition d’annihilation. Et, même si son imitation de l’humain est stupéfiante, elle est dépourvue des facultés fondamentales à un enseignement de qualité : émotion, empathie, créativité, psychologie et moralité. Cette lacune différencie « l’IA faible » de l’utopique « IA forte ». Elle préserve l’interaction entre êtres vivants et l’empêche de remplacer le pédagogue. La réussite de l’apprentissage dépend de l’aspect relationnel du tutorat et du rôle social de l’école. L’IA est un outil dont on doit tirer le meilleur, pas un envahisseur.

« L’IA a toujours raison »

Ouh que non  ! Tel que l’UNICEF présente ses travers, elle repose sur des programmes qui peuvent être orientés, erronés ou incomplets. Elle construit ses réponses en puisant dans une base de données globale. Elle organise les occurrences selon une suite logique sémantique, mais sans lecture du sens. Avec une capacité de contextualisation limitée et un manque de discernement, ses recommandations demandent une validation et une appréciation constantes.

« L’IA c’est pour les grosses têtes »

Démocratisée, elle se fond dans des applications courantes que des concepteurs s’efforcent de rendre ergonomiques et ultra-intuitives. La suite de cet article vous réserve d’ailleurs, une sélection d’outils ludiques qui vous démontreront qu’elle est accessible à tous. 

« L’IA va rendre nos gamins stupides »

Le but de cet article est de vous démontrer qu’avec un minimum d’accompagnement, vos enfants peuvent se servir de la puissance de l’IA comme propulseur de leurs études. En axant leur stratégie sur un usage actif et raisonné, ils gagneront une compétence à forte valeur ajoutée pour leur avenir. 

AI représentée sous la forme d'un robot mignon, au regard attendrissant, entouré de cœurs.
Aimez-moi !
(Image d’Alexandra Koch, générée par IA – Pixabay)

L’intelligence artificielle au service l’éducation et de l’humain

Quelle place pour l’IA dans l’éducation ? L’automatisation des processus bénéficie à ses trois catégories d’acteurs :

Les apprenants

Pour eux, les IA incarnent des supers-tuteurs, qui viennent compléter l’enseignement traditionnel, grâce à des ajustements variés :

  • Les systèmes de tutorat intelligents adaptent le contenu pédagogique aux besoins et aux envies des élèves. Ils identifient les erreurs, évaluent les devoirs et donnent un feedback individualisé. Ce sur-mesure octroierait à tous une chance équitable de progresser ou de se former tout au long de la vie.
  • Les environnements exploratoires simulés, à travers le jeu et les réalités virtuelles ou augmentées, offrent un cadre d’expérimentation immersif et ludique qui favorise l’engagement et l’autonomie. Ex. Les maquettes Foxar.
  • La capture biométrique facilite la détection des symptômes des troubles de l’apprentissage. L’accompagnement scolaire tient alors compte des syndromes et s’adapte. Ex. Change Dislexia, Dyslex’IA.
  • Le programme de traitement du langage naturel. On distingue les agents conversationnels (ChatGPT, ClaudeAI ou Google Bard…) et les synthèses vocales (Gliglish, Duolingo…). Les premiers rédigent des essais, résument des œuvres, construisent des plans alors que les dernières aident à inculquer les langues ou la lecture.
  • L’apprentissage collaboratif assisté perpétue l’éducation dans les situations d’urgence. Des plateformes de formation interactives font classe à distance. Dotées de robots de téléprésence ou d’outils de traduction en temps réel, elles permettent la mise en place ou le maintien de l’instruction, dans des contextes qui exigent habituellement son interruption. (Hospitalisation, pandémie, immigration, guerres…)

Les enseignants

Ils reçoivent une assistance salutaire, grâce à une pléthore d’outils dédiés à leurs tâches : 

  • Aide didactique : création de contenus scolaires adaptés (Didask ou Lalilo), plans de cours (Tutor.ai), QCM (Quizz-Wizard) ou préparation d’expériences scientifiques.
  • Évaluation automatique : comme au Brésil, où Letrus accélère la correction des contrôles. Elle annote et attribue un score provisoire aux copies avant une révision finale par un professeur.
  • Détection de plagiat : vérification du caractère original des devoirs remis par les élèves. 
  • Curation intelligente du matériel d’apprentissage : tri rapide, sélection et recommandation de ressources à jour, autour d’un sujet spécifique. 
  • Orchestration de la classe : des capteurs amplifient la capacité de l’observation humaine et améliorent la surveillance des examens ou la gestion du comportement et des émotions du public scolaire.

Le gain de temps et l’allégement de la charge mentale apportent un confort supplémentaire pour se consacrer à leur cœur de métier ou sur l’interaction avec les étudiants.

Les institutions

Le personnel, dévoué au bon exercice des établissements, obtient de l’aide pour : 

  • Automatiser la planification des cours et des horaires.
  • Sécuriser les écoles grâce aux salles de classe intelligentes ou à la biométrie.
  • Déceler les élèves qui risquent de décrocher de façon précoce.
  • Surveiller des examens à distance avec l’e-Proctoring.
  • Attribuer des ressources grâce à l’exploration des informations éducatives et personnelles.
  • Faciliter l’orientation scolaire et professionnelle grâce à plusieurs approches :
    • Les IA peuvent jouer un rôle crucial en utilisant leurs capacités prédictives pour anticiper l’évolution du marché du travail, identifier les filières prometteuses, et guider les individus dans leurs choix de carrière.
    • À l’image du célèbre portail de sélection post-bac, Parcousup, l’analyse des données issues des évaluations nationales permet d’automatiser les admissions et de simplifier le pilotage du système.
    • Dans des environnements éducatifs intelligents, le profilage des étudiants peut contribuer à mesurer leurs compétences transversales et leurs particularités. Combiner les informations comportementales et scolaires rend possible l’amélioration de la pertinence des programmes académiques.

L’informatisation des tâches compense les aléas liés aux baisses d’effectifs administratifs des institutions. Les acteurs disposent de temps pour accorder une attention spécifique aux problématiques singulières ou atypiques.

Élèves 3.0 : mise à jour en cours, veillez à ne pas débrancher

Jeune fille avec un casque sur les oreilles, assise à un bureau, en train de travailler sur son ordinateur. Un robot se tient debout à ses côtés.

En France, l’Éducation nationale a déjà adoubé le déploiement de diverses applications d’intelligence artificielle, du CM2 à la Terminale. Elles offrent un service d’accompagnement positif aux élèves, dans diverses matières :

Le dispositif Édu-up apporte d’ailleurs un soutien à la conception de ressources numériques pour l’École.

Nécessité d’une sensibilisation à l’IA, dès le jeune âge

Vous êtes-vous déjà projetés dans la carrière de vos enfants ? Avez-vous réalisé qu’ils pourraient intégrer une profession qui n’existe pas encore ? Les opportunités qu’offrira l’IA pourraient les voir promus « Éthicien », « Psy Designer », « Architecte d’IA », « Formateur IA », « Testeur d’IA » ou « Responsable Sécurité de l’IA d’entreprise »… Et s’ils se tournent vers des métiers traditionnels, une version améliorée de l’IA aura sans doute transformé ces derniers. Dans tous les cas, le marché du travail en devenir sollicitera très certainement plus de compétences numériques qu’aujourd’hui. Former tôt les futurs actifs c’est faciliter leur faculté à les apprivoiser. Les préparer, c’est les protéger de l’inévitable tsunami de progrès qui métamorphosera le monde professionnel et auquel ils devront s’adapter en urgence. Alors ? Comment quitter la posture de l’autruche qui a la tête dans le sable et éduquer nos enfants à l’IA pour mieux l’appréhender ?


💡 Découvrez le lien entre la personnalité et les métiers
dans la rubrique « Orientation » du blog.


Étape 3 : contribuer à l’éducation à l’intelligence artificielle de vos enfants

Vous voici aux portes de la dernière étape du chemin, la plus concrète et la plus ludique. À partir d’ici, vous vous mettez dans la peau d’un coach pour entrer dans le vif du sujet. Le guide de l’UNESCO conseille d’articuler votre accompagnement en 3 phases : apprendre, réfléchir et agir.

Apprendre pour favoriser une approche positive de l’IA en famille

Partir en explorateur

Laisseriez-vous vos enfants arpenter la jungle seuls ? Non ? Alors, faites pareil ici : défrichez d’abord le terrain et tracez-leur un chemin. Dans votre costume d’Indiana Jones, partez vers votre quête de savoir. Une fois le sujet clarifié, vous pourrez envisager la transmission. Sur cette route que j’ai empruntée avant vous, j’ai glané deux sources d’apprentissage que je partage afin de vous faire gagner du temps :

🔗 Les MOOC Class’Code ou Elements of AI

Transmettre vos connaissances

D’abord, interrogez vos enfants sur leurs connaissances du sujet. Je parie que vous serez surpris. Cette précaution vous permettra de réajuster votre approche pédagogique et de ne pas passer pour un boomer. Faites-leur prendre ensuite le chemin tracé pour eux en partageant votre expérience d’apprentissage. Aidez-vous de supports adaptés à votre public :

L’IA expliquée aux ados

🔗 Tu mourras moins bête
🔗 UNESCO

Partager vos trouvailles

Une fois la connaissance acquise, testez, faites-vous un avis et ciblez les applications pertinentes. Accélérez ce processus, grâce à une sélection d’outils dont je vous fais bénéficier, ci-dessous. Leur approche ludique devrait éveiller un minimum d’intérêt. Utilisez-les comme des catalyseurs de curiosité et pratiquez-les ensemble.

N. B. Attention, malgré le soin apporté à cette sélection qui n’a que la découverte pour but, certains produits peuvent nécessiter une inscription par création d’identifiants ou requérir un paiement en échange d’options supplémentaires, au-delà d’un essai gratuit. Toute action de ce type, réalisée sur les sites vers lesquels je vous renvoie, vous engage en votre seul nom. En vous affiliant ou en procédant à un achat sur l’un de ces espaces, vous acceptez, en votre nom, les conditions générales d’utilisation ou de vente de ce site. L’Enjeu de l’Ado et Karine Pelletier ne sont pas en mesure d’assumer la responsabilité des conséquences qui vous incombent ni d’effectuer à un remboursement d’aucune nature. 

  • Expérimentez l’apprentissage automatique en inculquant la viole à un oiseau.
  • Testez l’identification des formes ou de vos dessins avec Quickdraw ou Autodraw.
  • Cultivez-vous avec la reconnaissance d’images et la réalité augmentée avec Blippar.
  • Comprenez l’arborescence décisionnelle en jouant aux devinettes avec Akinator.
  • Distinguez le virtuel du vrai avec Which Face Is Real ?.
  • Créez des images bluffantes avec PlaygroundAI.
  • Étonnez-vous des possibilités de manipulation des photos avec MyHeritage ou Deep Nostalgia.
    (⚠️ Soumettez les portraits aux IA avec le consentement des personnes qu’ils représentent. Des serveurs de l’application peuvent stocker des données biométriques.)

Réfléchir pour cultiver l’autonomie et l’esprit critique des enfants face à l’IA 

Continuez vers la seconde étape, celle de la réflexion. Menez-la au travers d’échanges en famille. Elle repose sur 3 principes majeurs. 

Définir les usages responsables

Contrairement à la génération Alpha (née entre 2000 et 2020), nous avons appris à raisonner sans les outils numériques. En tant que derniers initiés à ce savoir-réfléchir d’antan, postons-nous en gardiens de leur autonomie d’analyse. Notre mission est de les préserver d’une dépendance à la passivité intellectuelle. Montrez-leur qu’adopter une posture active leur permettra de se démarquer.

  • Responsabilisez les usages en rappelant les fondamentaux. Veillez à ne pas bannir, mais mettre en évidence un pendant bénéfique.


« L’IA ne sert pas à tricher, mais à gagner du temps en évitant de scroller des heures entières.»

  • Mettez en valeur la gratification obtenue d’un usage au service du « faire soi-même ». C’est aussi un moyen de rester maître de la technologie.


« Ne vois pas l’IA comme une possibilité de faire moins, mais de faire mieux. »

  • Prévenez qu’utiliser l’IA pour acquérir des connaissances est préférable, plutôt que de s’y reposer complètement : si elle est tolérée toute l’année, elle est interdite pendant les examens.


« Ne pas apprendre à réfléchir ou à mémoriser, c’est te pénaliser pour le jour J. »

  • Présentez-lui les IA comme un nouvel horizon grâce auquel il va pouvoir étendre ses connaissances : jusqu’où ira-t-il ?


« ChatGPT ne va pas t’apporter une réponse pertinente si tu ne construis pas ta demande comme il se doit. À force de t’y entraîner, tu feras prospérer ton habileté à synthétiser tes requêtes et à écrire des prompts. Étonne-toi ! »

Pensez à faire preuve d’empathie : si nous avions eu ces outils à leur âge, qu’en aurions-nous fait ? Les anciens blâmaient notre utilisation de la calculette qui allait saborder notre habilité à compter de tête…

Un père et sa fille se tiennent debout devant un tableau noir sur lequel des schémas de robots sont dessinés à la craie.
L’IA, un nouveau défi numérique pour l’éducation parentale.
(Image générée par IA sur PlaygroundAI)

Rappeler le cadre légal

La limite réglementaire qui borne l’usage des IA évolue au rythme fulgurant de ses progrès. Les grandes nations sont actuellement en compétition pour aboutir à la première juridiction au monde. En attendant, des principes fondamentaux émergent de la nébuleuse. Gardez en tête que :

  • Une IA ne possède pas de personnalité juridique.
  • La localisation du serveur d’hébergement de l’application ou du site détermine la législation de référence, en cas de litige.
  • Les règlements des établissements prévoient de lourdes sanctions en cas de triche aux épreuves d’évaluation. Recourir à l’IA c’est s’exposer au risque de se faire prendre et incriminer. Des méthodes de vérification existent (Ex. Identifiants numériques) et d’autres se développent. 
  • Gardez en têtes les notions légales malmenées par les productions générées par les IA :
    • L’utilisation de créations originales par l’IA pour produire un résultat va à l’encontre du principe de propriété intellectuelle.
    • Le droit à l’image et le consentement sont en jeu quand, par exemple, on soumet la photo d’une personne à une plateforme.
    • La confidentialité est impliquée lorsque l’on fournit des données sensibles ou privées à une IA. 

Le respect des règles est une preuve de bon sens et une précaution contre des conséquences juridiques majeures.

Encourager le discernement

Guidez vos enfants vers une utilisation réfléchie de l’IA, qui met en avant l’autonomie, l’esprit critique et la responsabilité :

  • Sensibilisez-les à l’importance des sources fiables. D’abord, apprenez à identifier les IA dignes de confiance, qui respectent la vie privée et la déontologie. Consultez les pages « À propos », « Politique de confidentialité », « Mentions légales »… Vérifiez la présence de pops-ups de consentement conformes au RGPD… Ensuite, rappelez-vous que l’IA fournit des réponses fondées sur du contenu existant. La conséquence de la base de données rend très forte, la probabilité d’usage d’énoncés contradictoires, erronés, fallacieux ou biaisés. De plus, lorsqu’on demande aux agents conversationnels de citer leurs sources, ils ne sont pas toujours en mesure de les préciser. S’appliquer à vérifier les résultats générés à deux raisons d’être :
    • Faire preuve de l’indispensable éthique en ne contribuant pas à la diffusion de fausses informations au détournement du savoir.
    • S’assurer de ne pas être discrédité en fabriquant du contenu de manière passive.

Ex. Montrez à votre enfant des exemples de réponses erronées produites par ChatGPT et veillez à ce qu’il repère où se trouve la faille.

  • Éveillez leur objectivité et leur prise de décision éclairée. Ce qui relève d’une responsabilité parentale élémentaire les prémunira de la faculté à jauger des abus d’usage de la réflexion artificielle (profs, autorités, camarades…). Ils seront ainsi en capacité de dénoncer ou de savoir dire non. Enfin, ils seront conscients de la nécessité de se servir de ces outils à bon escient sans creuser les inégalités.
  • Peaufinez votre accompagnement vers une pratique raisonnée et optimale. Encouragez-les à citer leurs sources ou à mentionner le recours d’une assistance à l’IA (dans un devoir par exemple).

Agir pour promouvoir l’apprentissage participatif et ludique des principes de l’IA

Nous voilà dans la plus sympathique partie du chemin, la dernière, celle de l’action. Ces quelques ressources, sélectionnées pour vous, devraient pouvoir vous guider, vous enrichir et, je l’espère, vous faire passer un bon moment.

  • Façonnez votre expertise à ChatGPT. Je vous recommande de prendre en main l’IA la plus populaire parmi les étudiants. Vous pourrez appréhender ses possibilités et vous forger une opinion sur son efficacité. Lors de son utilisation, tenez compte des points suivants :
    • La base de données sur laquelle l’agent fonde ses réponses se limite à 2021. Ne l’exploitez pas pour traiter des faits d’actualité.
    • Mes essais personnels (ainsi que divers articles de presse) jugent sa viabilité relative pour traiter des matières scientifiques. Il possède de meilleures capacités littéraires. Testez-le pour disserter ou résumer les idées et les arguments d’un auteur. Attention toutefois aux citations, qu’il a tendance à inventer.
Je cherche encore dans quel acte de Tartuffe apparait ce dialogue.

Pour utiliser l’agent, vous devez vous rendre sur le site dédié, y créer un compte (gratuit pour ChatGPT 3.5) et vous y connecter. Une fois fait, le champ « Send a message » vous invitera à saisir votre requête : le prompt.

👉🏻 Parlez promptement, je vous prie  !

Un prompt est une ligne de commande envoyée à un terminal informatique. Par extension, le mot évoque aussi l’instruction formulée aux IA conversationnelles pour en recevoir une réponse. Pour que celle-ci soit optimale, il convient de rédiger vos requêtes selon une séquence syntaxique spécifique. Fournir aux bots le maximum des éléments répertoriés dans le schéma ci-dessous, améliorera la pertinence des résultats.  

Exemple :

Exemple d'un prompt ChatGPT : "Tu es un professeur d'Histoire-Géographie de terminale. En te basant sur tes connaissances, explique-moi la Guerre froide et ses conséquences géopolitiques, afin que je puisse réviser mon oral de baccalauréat qui se déroule la semaine prochaine. Tout en restant synthétique, tu me détailleras les principales étapes de la Guerre froide et comment elle a influencé les relations internationales. Illustre chacun de ces points avec un exemple concret. Dresse une liste chronologique et précise les dates pour chacun des exemples."
  • Approfondissez vos connaissances en téléchargeant la fiche « Apprentissage par l’IA » ci-dessous :

Le chemin de l’éducation à l’IA peut sembler complexe, mais en le parcourant ensemble, avec bienveillance et ouverture d’esprit, vous donnez accès à vos enfants à un avenir empreint de découvertes et de réussites. Apprenez, expérimentez et grandissez conjointement dans cette aventure passionnante. Ne perdez pas de vue que tout est une question de dosage : suivez vos rythmes et envies respectives. Ne négligez pas l’essentiel : l’amour, l’écoute, le partage, les balades en forêt et la vie réelle… N’oubliez pas que la connaissance de soi est la clef pour tracer sa voie vers l’épanouissement. Je suis à vos côtés, prête à soutenir vos enfants, grâce à un accompagnement sur mesure. En les aidant à se définir, je les guide vers un avenir professionnel aligné à leur personnalité, leurs compétences, leurs valeurs et leurs envies. Contactez-moi pour révéler leur potentiel.


Prenez soin de vous et de vos ados !

Karine Pelletier Coach en orientation.

* Réplique du Dr Bowman dans 2001 : l’Odyssée de l’espace

Article rédigé par Lysiane LEQUESNE, pour L’Enjeu de l’Ado

Sources :